Maurice G. Dantec vs Moi 


 
Précédé de 2 fragments de mon « Journal Métaphysique »




LES DANTESQUES

 



 

Le texte en fond de ces deux photomontages est d'Alain Giry écrit lorsque M. G Dantec avait 10 ans...


« J’attends le moment où les russo-américains, enfin unis, essaieront de défendre leur civilisation de robots mécaniques contre une autre civilisation, celle des robots religieux, déferlant des plateaux mongols, des rizières chinoises ou des déserts d’Arabie, et poussant devant leurs esclaves fanatisés d’Afrique. Le communisme asiatique proposera au monde la civilisation de masse la plus rude, la plus perfectionnée, la plus scientifique, la plus exaltante, la plus étouffante qu’ont ait jamais connue. Mais la nouvelle Rome, cette fois, sera. Sous les décombres de Paris, dans les caves ou des caves comme l’ancienne, et persécutée comme elle. » Raymond Abellio, La Fosse de Babel, p.45, 1962

Un journaliste.
- Pensez vous qu’une troisième guerre mondiale soit possible ? »
Alain Giry
- Elle n’est pas possible. Elle est là. Elle a commencé »
France culture, 1977

" Vous écrivez depuis ?
-
Depuis toujours. Avant même de mourir le 12 janvier 1948 à 16 h 40, j’écrivais. J’écrivais avec l’encre de la nuit cosmique, la soupe de poussière d’étoile, de météorites disséminées dans l’immensité lugubre, glaciale….

Vous dites ?
-
Oui, J’écrivais à cette heure là, heure de mon agonie par explosion amniotique et sanguinolente à la face d’abrutis de médecins qui me traitaient de petit singe poilu. Ma pauvre mère morte depuis 1912 accouchait de cette nouvelle mort dans la douleur prescrite par l’histoire mal sainte. J’écris dans le pourrissement, cette décomposition que vous appelez la vie parce que vous ne savez pas de quoi vous parlez. Car vous ne parlez pas.

C’est horrible ce que vous dites 
-
Oui j’écris avant et depuis ma mort, j’écrirai toujours au moment d’une autre mort, prémonitoire. J’écris un roman fleuve éclaté d’intranquillité radicale chaos de lave, dérive de continents, éructation vomissements hoquets pets tandis que mon cadavre s’en remplira pour jouir

Je ne supporterai pas plus longtemps …
-
C’est vrai que vous vous croyez vivant. C’est une croyance bien pénible. Vous vous croyez vivant et pourtant je ne vois que des ondes, des vagues d’ondes zigzagantes, scintillements évanescents. Vous n’êtes qu’un ectoplasme dans du cristal liquide … et je suis qu’une tête sans corps qui roule jusqu’à vous clapotant de mains élémentaires sur un clavier de plasmatique… Et quand je me demande qui est là …

Nous répondons en chœur : Untel Inside.
C’est ça ! la vie commence pour le silicium "

Interview d’Alain R. Giry par son double, automne 2006, 5 ans après le début de l’apocalypse

Comment ? Qu’est-ce que vous voulez dire ?
Un peu compliqué à synthétiser. Disons que la Métastructure, après sa mort, agit… disons… selon un processus de division infinie. Nous sommes quelques uns à penser qu’elle s’efforce de copier … Dieu.
De copier Dieu ?
Oui en gros, le procédé consiste à toujours diviser en deux ce qui subsiste de l’opération précédente. Sauf que dans le cas de la Métastructure elle fait face à un petit problème. Elle obtient constamment un reste, sa suite de division ne peut être parfaite…
(…)  La Métastructure, ou plutôt l’entité qui lui succède, est prise dans ce que l’on appelle un système à double contrainte. D’un coté elle doit détruire l’humanité, de l’autre elle (ne) doit détruire l’humanité…
Dantec, Grande Jonction pp. 113-114.




 



D'abord une rencontre (en) fiction.

Nous sommes accusés en même temps (en 2004) de s’être inscrits sur le mailing liste d’une mouvance « politique suspecte ». En même temps, et, pour des raisons semblablement dissemblables. Nous sommes sur d’autres mailing listes pour comprendre, pour être au cœur de tous les chaos sociétaux en cour d’ex ou d’implosion, exécutés ! mais ils retiennent celle-ci seulement. Prédilection des débiles gouvernementaux. S’ils regardent à quelles autres listes nous sommes inscrits, ils tomberaient d’en bas vers le haut ; down side (sunny side) up inside out. Ça ils ne veulent pas.

En même temps, peut-être le même jour, pour ces raisons là, sans se connaître - et sans doute nous connaîtrons nous jamais. Il s’inscrit. Je m’inscris. Scandale. Mais l’un peut en profiter pour se faire connaître autrement que comme il l’était jusqu’ici, où, peut être il s’enlisait. Pour l’autre, moi, c’est l’enlisement, pieds et poings liés à la Cité. Pour moi, on n’ira pas chercher dans l’oeuvre les contradictions (circonstances atténuantes et proscriptives), pour trouver les raisons de sympathies politiques aussi déplacées. Mon œuvre est, d’une part, entièrement inédite, de l’autre je suis demeuré inconnu malgré ou à cause d’un travail intellectuel intense, enthousiaste, commencé avant terme - hors circuit scolaire, dès la 3ième – poète philosophe et analyste sauvage, je ne fus considéré que comme un prématuré. Si j’avais été un mathématicien, un computor nurd j’eus été considéré un surdoué ! Mais, non je n’étais qu’un prématuré. Et comme je n’acceptais pas la couveuse, un prématuré rebelle comme dans Eraserhead de David Lynch, pour vous faire cauchemarder ? J’étais hors modes normes. De quoi donc peut-il y retourner en France sinon des modes normes et surtout de la plus forte de toutes ses modes, la révolution !

Or, la seule révolution qui m’était chère n’en était pas une,
c’était le Grand Jeu, le meilleur du surréalisme, le grand défi !
Merde à 68 !
Et merde au vulgaire 69 post freudien qui suivrait !
Plutôt l’Ouroboros (Jung, Mircea Eliade) ! Grand Jeu !

Je m’amusais néanmoins beaucoup avec le maoïsme de carton pâte danses poings levés de la « Fille aux cheveux blancs » ou de la « Lanterne Rouge », « Repère du tigre » et autres délices du kitsch sanguinaire. Bon acteur, certains ont pu croire que j’étais mao ! Pas les maoïstes, ils m’avaient déjà mis une fatwa. L’année 1971, avec la pluie de signatures des intellos pour la G.R.C.P.C, fut des plus drolatiques. La Closerie des Lilas et la Coupole ne désemplissaient plus de salopettes et autres panoplies du bon travailleur ! Les usines étaient le 8ième jour de la création ; le peuple s’y exploiterait lui-même indéfiniment. Quelle merveille !

La rencontre (en) fiction avec Dantec ce serait donc celle d’un moi critique avec un autre moi : la critique d’une génération (française), la mienne avec laquelle je m’étais désolidarisé, (Désolidarisation qui me rendait complice de ma génération aux USA – la Beat Generation, pas les hippies yuppies – et d’un Japon imaginaire situé au temps du Genji monogatari, juste avant les samouraïs, longtemps avant Crying Freeman - manga et film que j'adore) critique de cette génération par cette autre. Pas tout à fait une génération car pour être le père de Dantec à 10 ans il m’aurait fallu être aussi précoce que prématuré !

Critique d’une génération, celle qui avait plus ou moins 20 ans en 68 condamnée au (freudo) marxisme ou à la torpeur puisqu’on ne tenait pas compte en France du réel ; du réel poétique d’une jeunesse sans age… etc. Génération que j’avais reniée que le coq avait déjà chanté 3 fois. Et Dieu, nom de Dieu ! Critique de cette génération par une autre qui avait toutes les meilleures raisons de le faire, lorsqu’elle avait encore la capacité de sortir de cet état hypnotique où l’avait installée ceux qui avaient choisi pour elle contre l’université, contre les livres, pour on ne sait quelle culture qui serait pub, qui serait pute, qui serait production en série ! Je ne vois pas sans un certain malaise, les amis de mon âge, âge ingrat, ces amis, prêts à répéter dans les hospices la chanson des pavés de la liberté que leur préparent les gentils organisateurs médecins clowns animateurs … Médecine animalière, psychiatrie digne des asiles d’avant Pinel, des fous enchaînés chimio terrorisés électro choqués. N’oubliez pas de visiter les hôpitaux de mon Requiem Intempestif, pour tous les 1er décembre (la date n’existe que pour vous) c'est-à-dire tous ö vos beaux jours !

Rencontre (en) fiction avec Dantec dans cette critique et donc sur le terrain scabreux des mailing listes de tous les dangers…

Si on (= critiques, journalistes, proFESSEsionnels sans métier) lisait dans l’œuvre de Dantec les raisons qui menaient à son erreur (monstrueuse s’entend – Taulé chez Gallimard, Libé manque d’étouffer, le Nouvel Obs blêmit mais pour une fois, moins conne que son naturelle l’extrême droite comprend que Dantec ne peut être des leurs) et esquisser une interprétation psycho biographique sans trop y appuyer. Pour moi, il ne restait (déjà pas un critique, pas un journaliste…) que l’approche biographique la plus plate résumée en un verdict  par ce psy que je n’avais pas été cherché ; il est C. M hUé parce que ReMI, pauvre il DOIT boire des packs de bière (le psy va chercher dans le Frigo de la 88… déception rien ! sous le lit, rien ! c’est un futon, dans les placards, rien ! il est fumasse, partout que des livres, trop de livres pour ses neurones sa cervelle qui va éclater, d'ailleurs il a peur s'éloigne vite ) mais il y a le bomber et le cheveux ras comme preuves irréfutables.
Il paraît même qu’il est tatoué et que son tatouage n’est pas tribal (qu'est-ce que ça peut bien être, le sigle de l'OTAN ? Non, certainement du celtique - frémissements par tout le corps ignorant) Alors il a son dossier ! C’est pas de la provoc. Un pauvre ne provoque pas. Il doit se cacher derrière ses bons de rationnements, de mobilités etc. Pauvre, approchant de la vieillesse ; lien social mal ficelé, oedipe de guingois… Il a son dossier ! Intello. En fait c'est ça, le pire. C'est l'insulte cumulative.

La rencontre (en) fiction est donc un clash du nom du père … Dantec !

Autour de moi on parle d’influences. On a presque toujours parlé d’influences à mon sujet. Homme sous influence. On m’a fait le coup tant de fois alors que pour d’autres on émettait l’hypothèse de confluences. Mes « prophéties » émises on les lisait plus tard, chez les autres. On me disais, tu vois qu’il a raison – l’autre ! Et quand je montrais les preuves (voyez mon manifeste de 1978, ou Pour une anté-psychiatrie de 1973, et dans les mêmes années le fascicule « Contre la réforme de l’enseignement » du temps où j’étais au PSU, le moins con des partis qui a existé, fascicule qui prévoyait la dévolution du système en saignant, mes positions autour de "uraniste vs gay = marketing" etc.) on détournait la tête, l’autre l’avait dit dans Libé, sur France inter… pas dans l’Indicidence ou dans l’ordinaire des psychanalystes… Tout ça qui donne à ceux qui pensent qu’avec leur temps, dans le courant, l’idée d’un A.R.G super réac pour la gauche, et gauchiste pour la droite, enfin du temps où y avait encore une distinction claire et distincte qu’on était pas déjà libéraux ou démocrates avec une touche de décadence …

Aux secours - un faf !

Pour Dantec la démarcation avec la « mauvaise politique » serait évidemment un évènement autrement exploitable par quelque cultural engineering : provocations / subversions orchestrées management des caricatures au profit d’une cause tout différente que celle qu’on croit (fait croître !).

De mon coté, j’avais la marque de Caïn (Chez Hermann Hesse, Demian, la marque positif des élus - des créatifs, des Artistes) et ce pour toutes les mouvances politiques extrêmes – et même – modérées avec leurs (anti)religions respectives faisant la paire … je restais un déviant au sens radical et nocturne de toute singularité, position hors cité qui, depuis l’ajour des temps consacrait ou éliminait ; c'était selon shaman ou criminel à la tourbière, ! égorgés !  Pendu brûlé vif dépecé ! ou en quête du champignon sacré. Toute la variété des musiques du monde ! ça n’a pas changé :

Aux gays l’an neuf (merci d'avoir inventez l'homophobie, vous n'étiez pas forcés connards !)

Ma petite histoire : (Dans l’utérus vs hors utérus) :
 1958 : je refuse la littérature française, proclame que le théâtre de Eschyle et Sophocle liquident à l’avance Racine Corneille, que Molière est chiant. 1962 : j’essaye de trouver des traductions du Genji Monogatari. 1967 :  je passe le Bac sans avoir été au-delà de la 3ième. Entre en Sorbonne la même année ! Ayant déjà lu Kant, Sartre, Heidegger et Freud, je gène tout le monde. Même ceux (il est vrai qu’ils sont pour la plupart que baba chevelus libidineux et pouffiasses asservis au sexe et la fabrication d'animaux bipèdes en série ; les pourrissons - il parait que ce n'est pas un "p" mais un "n" qu'il faut mettre...) qui se meuvent dans la même spirale, révolution planétaire Mes « scientease fictions », 1967-68 sur machine à écrire à toute vitesse pour les » effets sens », mon trip, sans égards pour VOTRE orthographe…

                     

 

1970 :  Geneviève Clancy m’oblige en plein cours d’une Sorbonne post-occupée à l’« auto critique » - je suis un sale petit bourgeois ! j’ai osé dire suprême horreur ! que la philosophie était pour moi une vocation, une mission, la Mission Hespérienne (Pour la Sainte Europe ?). Sale petit bourgeois ! Je dois le proclamer et ce jusqu’à ces larmes qu’elle croirait expiatrices. Ma faute était atténuée par cette bénédiction ; mon père et ma mère, l’un bourgeois l’autre pas s’étaient rencontrés sur les barricades en 1936 ! Ouf ! Accolade de camaraderie. J’irai cracher sur sa tombe ! Avant le printemps fatidique déjà Macherey, le bras droit avec Balibard du malabar Babar l’éléphant de Halte tu serres, m’avait pris à part pour me dire que le zéro qu’il m’avait magistralement collé pour mon exposé sur la politique de Platon avait seulement pour but de me remettre en place, dans la masse étudiante. Par contre il le trouvait tout à fait brillant, le con ! Quelques années plus tard, il demanda de mes nouvelles à un camarade curieusement passé de droite à gauche tout en ayant des fureurs catho mystiques qui me vouaient à la géhenne. C’est normal. Xavière Gauthier me trouvait trop « détaché » de ma « folie » ; je n’étais pas assez pervers. Elle m’interviewe, ne met pas mon nom dans son livre. Non, pas assez perverse Xavière, déjà bobo s'extasiera sur Louise Michèle (j'suis pas sûr de l’ortho) Rencontrant Devereux dans ces années-là, son test fameux diagnostiquait une distance schizoïde ou brechtienne. Il me demande tout de même de participer à son séminaire. Tobie Nathan n’est pas encore là pour foutre en l’air l’ethnopsychiatrie qui n’avait d’ailleurs aucune raison d’exister. Anne Lise Stern (personne que j'admire par ailleurs) aurait souhaité que j’écrive sur son « laboratoire de psychanalyse » mais j’étais finalement trop rétif, trop conventionnel et certainement pour l’anti-oedipe de Deleuze et Guattari. J’avais fréquenté le FHAR où j’avais voulu libérer l’homosexualité de la sexualité bétaillère en reprenant le théâtre dans son double. Ça n’allait pas. Une certaine Julia Kristeva (dont le mari est fort sympathique, quasi autodidacte, brillant Philippe Sollers !) me taxa d’hystérico-narcissique (elle devait s’y reconnaître) parce que je trouvais très comique son engagement Mao en tailleur Channel fumant la Dun Hill … Lyotard souhaitait que je passe dans le camp deleuzien définitivement trouvant mon lacanisme (pour ma part une stricte défense de son grand style pythien) déplacé par rapport à mon désir « rhizomatique ». Quant à moi ces « volontés » (volonté d’action, de révolution, agir, s’engager etc.) m’étaient étrangères… il y avait une formule du Destin : (A) D W A' … Il n’y aura eu que Michel de Certeau pour saisir ma singularité radicale mais ce n’était pas un homme de pouvoir autant que R.B, enfin très relativement, lui était effrayé ou attiré par mon érudition freudienne et heideggérienne… c’est qu’entre autodidactes menacés par les normaliens nous ne pouvions pas accepter … et puis il y avait ce H, cette blessure…La danse des 7 voiles au Palace. Il était effrayé. Oui Rolland, malgré la différence d’age, ce H m’avait autant déplacé, en partie dépossédé, distancié. Et on se demandait comment je n’en étais pas mort (ce qui serait naturel de puis les années 80...) ou malade (ce qui est toujours aussi naturel non ? dans votre tête de débiles camouflés derrière l'étiquette aussi conne d'hétéro, l'homo est sidéen per se !) 

Toujours exclu donc mais il est temps de m’en réjouir. Je reste ainsi singulier, moquant les séries causales, acausale, trou chaos dans une société qui s’effrite ça permettra d’ouvrir le Rien de libérer la Révélation (le Logos) étouffée par vos révolutions dévolutionnées. Mais je m’emballe. Je me dénonce ; mystique... Joachim de Flore ... .

Pour en revenir à cette rencontre (en) fiction avec Dantec…

Je n’avais jamais entendu parlé de lui, avant … cette discussion dans un café près de la gare de l’est avec l’auteur d’un ouvrage sur « Les catholiques intransigeants » (expression qu’il préfère à « intégristes »). Discussion brillante (comme on en a jamais avec les « politiques ») qui roula sur mes engagements intellectuels contradictoires avec l’intelligentsia française des années 70… Au détour de cette conversation qui tournait sur ces années là, et les plus pénibles années 80 (heureusement je n'étais pas souvent dans mon pays.j'étais en avion le 11 mai 80 et un passager crut que je fuyais - non seulement je le laissais croire mais apportais des arguments justifiant l'exil) qu’il me parla d’un auteur de polard (avec la moue que je fais moi-même, n’aimant pas spécialement les « romans flics ») deleuzien (avec une grande attention, un intérêt marqué), cyberpunk (mon expression enjouée sur la dernière syllabe) et puis avec assentiment en commun sur le terme de archéo-futurisme mieux forgé que celui aussi vague que péremptoire de science fiction. C’était Dantec ! Nous parlâmes ensuite de Philippe Muray et de son Céline. Du premier je n’en avais pas plus entendu parlé que de Dantec jusque ce moment (depuis son "19ième siècle à travers les âges" est pour moi un classique) le second, si j’en parle on n’est pas sorti de l’auberge, pas sorti de ce café de la gare de l’est où j’étais en discussion avec ce catho tradi qui me remettait finalement (espérant ma collaboration, car il ne savait pas, bien que je suis persuadé qu’il s’en était douté, je portais la marque de Caïn) un numéro spécial sur « la galaxie néo-réactionnaire » de « Relève politique ». En feuilletant le magazine, je découvris au moins une figure familière Houellebecq que j’aimais uniquement pour son H.P Lovecraft « contre le monde, contre la vie ». N’oubliez pas, je suis un pessimiste, ce qui m’évite une autre forme de désespoir, celui qui s’ignore, le bêta, l’optimiste. Je n’aurai pas dit cela avant la Choa, avant Hiroshima, avant le 11 septembre 2001, of course. En 1987 nous avions prévu que si nous parvenions à « conscientiser les masses » et qu’en 1992 préparée, travaillé au corps âme nous nous engagions à … Mais ceci est une autre histoire.

Rencontre (en) fiction de Dantec et de A.R.G…sur ce terrain scabreux…

Mais pour ce qui décida cette lecture effrénée, le contexte politique n’aura que l’importance de la conversation dans ce café près de la gare de l’est – indice cependant d’un pas, non franchi par Dantec, non franchi par cette rencontre fictive de Dantec et moi, je ne me serais donc pas contenté du Web, d’une inscription sur une mailing liste ? Vous tremblez ? J’en suis fort aise, hé bien continuez à être soumis maintenant, vous voyez à qui ?

Ma lecture c’est un jeu de coïncidences topographiques qui en décida. Ce sont des lieux dans un livre de Dantec qui décidèrent de cette lecture, ce déchaînement constructif / déconstructif de Dantec, de cette rencontre (en) fiction. Oui ! il a fallu que prenant Villa Vortex pour le ranger définitivement au rayon « littérature » (j’ai horreur des romans – vous direz que je fais des exceptions, bien sûr, pour faire entre autre comme Freud des romans d'histoires de cas) il s’ouvrit sur un passage où figurait Vitry sur Seine, et plus encore la centrale EDF Arrighi ! Ce fut le déclic…

(Je commence la lecture le 1 août de cette année 2006, 5 jours après je suis à la page 821 devant les « remerciement »)

Villa Vortex

 

 La centrale Arrighi ? C’était en effet autour de cette centrale qu’à la fin des années 50 nous allions, mon père et moi, nous promener, certains dimanches sous un ciel gris déchiré de nuages noirs. Nous allions admirer, nous ne savions trop quoi, mais la mare où les cailloux que je jetais rebondissaient comme sur du caoutchouc me fascinait… La mare marronnasse, la centrale rouge et son sigle argenté… exerçaient sur moi un ascendant que n’égalaient que les cimetières, les longues allées de peupliers, les cyprès à Thiais… la nécropole du Père Lachaise… Le canal de l’Ourcq avant la destruction des abattoirs de la Villette (il y a aujourd’hui une forme plus perverse d’abattoirs ; le technocratorium !)

Nous y allions comme d’autres auraient pris le chemin de Méséglise ou de Guermantes. La centrale était le Méséglise, la maison aux bords de l’Orge, à Saint Geneviève des bois, était incontestablement mon Guermantes … Depuis cette centrale, sa mare méphitique retrouvée, je suivais avec passion les trajets entre le Treizième Arrondissement, le quartier Tolbiac, Masséna, les entrepôts de la ville morte, les flics de Créteil déjantés me passionnaient soudain, toutes une historique glauque d’un Val de marne en style L.A. revus par Burroughs. Et quand le style changeant, abrupte, que le héros noyau (Kernal) mourrait en flic explosé à la méthédrine, que l’aventure se cassait, que le récit se morcelait, temps sphérique spiralant de toute son ombre (shadow time) qu’il disposait ses trous dans les segments qui se tordaient, que le « molaire » plongeait dans le moléculaire l’un et l’autre interactifs reconstruisant de nouvelles « machines », j’étais chez moi « In the Witch House ». J’étais Keziah. J’étais Brown Jenkins et le mathémagicien qui serait pris à leurs manigances, rites non euclidiens, jeux sur les chaînes de Markov, les trucs machins entre Escher, Gödel…Jouer à chat de Schrödinger avec Anton Wilson. At home ! E.T did not have to phone home anymore. He was no freak; he was a hell of an extraterrestrial. He had found the word to open the door of perception. To break, split Nothingness into Being. Not so far away from Dantec…

Chez moi. J’avais l’impression d’écrire mon roman impossible en intertextualité avec Villiers de l’Isle Adam, AbellioErnst Jünger

Quand j’eus fini de lire Villa Vortex ne pouvant pas m’arrêter là, j’allais à rebours dans l’univers dantesque. La Sirène Rouge fut lue en quelques heures dévorée, même si le style était classique – flic tintinesque manga-oïde - la thématique allait au cœur de l’Unbehagen in der Kultur… la faiseuse de Snuff movies c’était la société dans tous ces états c’est-à-dire la fabrique complexe des ennuis ignorés d’eux-mêmes ; la dynamique du véritable ennui qu’est la production pour elle-même.


La Sirène rouge


 

A peine deux jours après je commençais « Les Racines du Mal ». Je retrouvais mes lieux favoris et le style qui se morcelait aux rythmes de la série… ça me prit un peu plus longtemps mais tout de même... 

Les Racines du Mal


Je passais après une quinzaine de jours à « Cosmos Incorporated » …

Puis le rythme de lecture ralentit… Mais le livre refermé début octobre, je n’avais jamais tant lu de « littérature » en si peu de temps – temps absorbé. Cependant à quelques centaines de pages de « Grande Jonction », j’ai callé. Il me semblait que l’écriture était aussi « négligé » que le dernier Houellebecq.
 

D’ailleurs je m’ étais mis à relire Lanark le génial "roman" inclassable de Alasdair Gray, repensait à Joyce..

Bon y avait un malaise. Il me souvint que j’avais lu sans trop y prêter garde « Babylone Baby » ... peut après ma conversation dans le café de la gare de l’est, que je l’avais abandonné (pour lire les essais ou journal métaphysique de Dantec dans les lignes de mon propre journal de 1990 – ce que j’en ai pu en sauver à New York : 700 pages de photocopies noircies, jaunies) repris, lu dans le désordre allant de Marie Zorn à Unica Zurn, écoutant Schizotrope de Richard Pinhas, et fabriquant mes « cahiers retrouvés de l’homme jasmin ». Lisant DMT, the molecule of the Mind, relisant Politics of Ecstasy toujours avec la même méfiance, mais m’enthousiasmant, avec Terence Mac Kenna pour The Archaic Revival ! depuis les années 60 ! – raison de ma non-participation à toute politique politicienne qui avait instauré avec le désordre des médecins une prohibition bien favorable aux ignobles dealers, à la vie truculente des cités et des bouges luxueux des metrosexuals

Rencontres (en) fictions ; intertextualités, Dantec disparaissant dans mon écriture lecture et ma lecture écriture, pages déchirées pour être scannées et génétiquement modifiées…

Dans la Villa Vortex, je suis dans ma bibliothèque idéale (étagère près de mon lit depuis que je suis mort ; je suis mort le jour où j’ai compris que le but de la vie comme vie c’était n’aître, alors j’ai ressuscité dans le Logos). Avec Raymond Abellio, Novalis pour les Hymnes à la Nuit. Villiers de l’Isle Adam, pas pour l’Ève Future mais plutôt pour Axel. Avec l’Apocalypse de Jean mon rapport est de restitution hébraïco hellenique. Origène pour le Peri Arkhon, sans doute. Les Pères de l’église mon pris assez de temps lorsque dans les pas de Pierre Legendre je voulais comprendre ce qui nous agit, nous occidentaux étatiques ; le droit romain, le droit canonique. Mais mon processus de rétro-conversion (je me suis fais débaptiser en 2003) m’inscrit entre « A rebours » et « Là-bas » de J.K Huysmans, tout en ne me laissant pas en rade, mais en route sur cet autre chemin de Damas, vers l’antique Éphèse

As within the loving, lightening, withdrawing – physis (123)
To each man – the spoken speaker answering the Call of Logos –
is given, by his daïmon
Abode (126)

Ma rencontre (en) fictions insère de l’anglais… Comme j’ai tenté un saut qualitatif en Amérique à L.A puis à New York, un exil raté ? N’est ce pas la qualité même de tout exil, qu'un certain ratage ou échec relatif ?

« La plupart des européen émigrés et déracinés, mêmes ceux qui ont de bonnes raisons pour tourner en dérision le mal du pays et ne pensent à leur ancienne patrie qu’avec colère ou dégoût ont noté que la fin de leur troisième année d’exil marquait le commencement d’une crise de langueur qui contredisait leurs affirmations tranchantes. Cette crise dure plus ou moins longtemps ; Fort peu chez les boutiquiers, les affairistes, leur patrie c’est l’argent (…) Au contraire chez les manuels et les paysans, la crise peut durer tout le reste de leur vie… (…). Mais c’est chez les intellectuels que la crise est la plus violente, sinon la plus durable. L’intellectuel européen tout cuirassé d’idées qui débarque à Rio ou à Buenos Aires se prend volontiers pour un conquérant ou un pionnier. Mais dans ces pays où les enfantillages et les agitations de l’américanisme se posent encore sur fond d’instincts archaïques plutôt paresseux, les idées ne s’enracinent pas encore, elles s’enlisent… »  Abellio, La Fosse de Babel pp ; 50-51

Dantec est à Montréal pour critiquer la France, préserver sa culture morte. Je suis revenu (?) de New York pour essayer d’aimer ce qui reste de F / rance, qui ne soit pas de débiles cocoric’ âneries ou d'aussi débiles amalgames melting dépotés... Dantec comme beaucoup, situe mieux ses stratégies textuelles politique dans ce nouveau Latin, impérial, décadent, en langue anglaise, y est obligé, à la concision (je n'apprécie pas particulièrement la concision, qui n'est le plus souvent que simplification ou vulgarisation mais dans ce cas critique ; la concision nettoie). Dans une interview pour Semiotext à l’occasion de la traduction en anglais de « Babylon babies » Dantec livre en quelques lignes l’ampleur de son théâtre d’opérations textuelles, la « structure » structurante…

 

I believe that a serious writer must always conceive a new novel in opposition to the last one. In general, you have to start crime fiction at the end, from Z to A. In Babylon Babies, I did the opposite. I constructed an intrigue in the first part and dissolved it entirely in the second, so that I could create a new object. I am moving towards novels that wish to break their own unity. Babylon Babies has the shape of a double Tunnel. The first one leads to a knot of violence that explodes, then a second opens onto something unknown. My ambition is to blow up the popular novel by adding elements from general literature, metaphysics, and philosophy. I wanted the novel to self-destruct as it went along. So I created many false leads.

What shamans have empirically experimented with during millennia was repressed during two thousand years of Christian nihilism. It now surfaces in die shape of all possible ravings, including mine. But since we still ignore die workings of the brain machine, all ravings are possible. My characters are simulacra and my novels artificial machines. I uphold the artificial against the so-called quest for Me authentic. My novels are machines that are out of joint. Marie Zorn [like Fritz Zorn, the author of Mars], the young schizophrenic of Babylon Babies, represents the novel itself. She produces fiction naturally. A schizophrenic is like a sponge that drinks up all imaginable flows, and is capable of reproducing them, if they have integrated and developed their schizophrenia. Marie is the absolute artist. My novel is a machine that gives birth to or brings other machines to light. I cannot claim to be a Deleuzian, but I have been greatly influenced by his thought. Machines are living beings for me. They are, like us, the product of a biotope. And the borders between machines and the living are growing more and more porous.

Clearly, we are headed for a crash, a bio-machine crash. We will end up with all kinds of small machinery inside our bodies, even inside our brains. Although unwilled, it seems to mc that the irruption of die body as putrefaction/dislocation is parallel with the virtualization of our way of lite, through all this new technology that is appearing. It seems linked. In the history of man, whenever there is a break in meaning, there

inevitably appears a counter-break. If we tally up the events of the 20 centuries, we find the greatest advances the mind has made in a very long time: the discovery of quantum physics, the conquest of space, neurosciences, but also Auschwitz, Hiroshima... They go together to form what is human. The Xe century was the century of the great slaughterhouses, and at the same time, of the Apollo. I come from this generation. One must really consider the original ties between Evil and technology. On the one hand, we invent machines that are more and more human, on the other, we invent a more and more machinic humanity. We will have created an artificial intelligence, or an artificial consciousness, only when it will be able to do evil. They say the human era dates back to when man rose up and made tools, but no one will tell you that they were in fact weapons. The first tool that man invented was a weapon. That's what crime fiction and science-fiction tell us.

Literature, for me, does not describe reality but creates it. I share this desire to produce the real with Houellebecq. The Elementary Particles is a great novel, even though we are on opposite sides of the spectrum. He sides with Schopenhauer and Parmenides, I with Nietzsche and Heraclites. He would like to stop the process of history, I prefer pressing down on the gas. Cyberspace and all these new gestations show that history is far from being at a standstill, and is instead becoming more and more crucial. The entrenchments of power grow more rigid; conflict and the larval war spreading on a global scale will congeal in the same way. Literature is the best way to provoke the great cataclysms that our human, so human societies desperately require. copyright semiotext    

Traduction prévue pour ici, un jour ou l'autre

Rencontre (en) fiction … Je retourne dans la Villa Vortex, je suis aux pages 821 – 822… Les remerciements qui suivent n’entrent plus dans ma bibliothèque idéale, ça résonne plus comme ces mondanités qui font nos quotidiens lorsque nous ne sommes pas encore l’ermite, le vieux à la lanterne, et nous ne sommes pas pressés de l’être, d'être [   ]. L’arbre de vie, l’arbre des Sefirot nous le parcourrons plusieurs fois… Y a comme un autre Jeu de l’oie qui déride toute carte qui se prendrait pour le territoire. Y a toujours le risque de virer de Daath en Kadath, la forteresse vide…

Pour la pop music, j’ai déjà dit ailleurs que The Sisters of Mercy avaient effacé définitivement paroles et musiques, les « cultes » d’une jeunesse qui était de toute façon entièrement avec Wagner (frémissements de tous y compris Dantec) Mahler (les connards n’entendent que ces adagio où justement il se moquait de notre poire), Berg, Webern et Schönberg et oui, « Le Marteau sans maître » comme référent, plus que Boulez lui-même, puis un jour explosion musicale « Die Soldaten » de Bern Alois Zimmermann. L’obsolescence de l’homme, son requiem – radicale ! Alors les « Savage Rose », "Pink Floyd", les « Dr John », les « Lou Reed » ! - dont j’ai tout de même racheté quelques CD, mais bon, pourquoi pas – ça ne passait plus. Remembrances de jours libérateurs à l’île de Wight, à Rotterdam en quête d’enthéogènes. Ben oui, je n’ai jamais supporté le meurtre de Dieu. Je sais c’est pas bien et ça s’interprète psych’ analement par le trou du cul. Fureurs laïques. J’m’en fous ! vieux c’est le moment de vous emmerder et surtout de se dépatouiller avec tous les nightgaunts, daughters of darkness inimaginables avant d'être emmené aux urgences, à la grande boucherie (car pour un val de marneux vieux le SAMU va illico à Biscaille - le crémeux ! - pas pire qu'ailleurs, c'est un sanctuaire de Mengele parmi d'autres) avant que les gargouillis la physiologie obscène triomphent du corps sans organe – l’univers des gothiques est dépassés par cette puanteur d’enfer bouches édentés, pets ponctuant la marche hésitante fatiguée… CsO toujours repris par l’organisme machination qui ne me convaincra pas que la vie – médicalement circonscrite - vaut malgré tout d’être vécue. Le tout, la grande soupe c’est encore une raison de ne pas avoir envie de vivre là dedans plus longtemps. Mais...  le défi, le pari d’Obermann, « le sentiment tragique, agonique, de la vie », de Miguel d’Unamuno, « l’Étoile de la Rédemption » de Rosenzweig,

 « Le principe d’utopie » de Bloch, » Le sens de la création » de Berdiaev plutôt que « ces buildings pleins de croûtons et de lardons »…donnent toujours à exister extatique. Joie naissant de toute relecture méditative du Traité du Désespoir de Kierkegaard. Parce qu’il y a Dieu ? Parce qu’il y Apo-calypse…qu’il y a Nietzsche, Zarathoustra. Prophéties pour l’Europe qui n’aura peut-être jamais plus lieu. Parti ouvertement pris pour la Jérusalem Céleste, la Jérusalem de la Parole. Dieu dans son Retrait. Bonheur de la Mère Cabas tirant la chevillette Chevira vers le Tikoun dans le "Livre des Splendeurs".

Dantec ? Rencontre (en) fiction. C’est là. Pleinement là. Là quand l’entre lui et moi c’est une fiction. Joue avec les lettres polygones ?

Après une longue période de latence – janvier 2004 – août 2006 avec quelques incursions fragments de secondes, nanosecondes - je commence en août et termine fin septembre de parcourir l’univers romanesque dantesque. Recherche forcenée d’une reconnaissance.

Y-t-il moyens de faire un saut quantique de la communication à la communion ?

Je me recherche perdu dans le temps qui meurt. Ça part de mon extrême douleur, mon manque de reconnaissance, le silence autour de mes travaux, mon invisibilité, que la sauce prend ailleurs, semble prendre parce que c’est un autre, mon autre aliéné. Je crie. Je n’en peux plus. Je n’en veux plus. On ne m’entend pas. Mes amis m’enterrent dans la conviction des dossiers qui me rapprochent d’une retraite inexistante. Ils ne me comprennent pas, ils m’aiment, m’apprécient pour autre chose que moi-même. Je m’en fous !

Not growing up anymore (sigh of joy) I’m growing down but still in process / progress
When you ! you ! you are reaching the final aim, contented with a leisured adorned camouflage sepulchre ! How sad am I around the friends of my own age … therefore I prefer walking, cogitating lonely among tombs freshly restored with plastic chrysanthemums or with crumbling ceramic angels… In ashes wander nowhere my dead ones, soulless wind or talking crystalline gas remembrances of a lost highway… No time to contemplate greening decomposing corpses – horror of the gnawing unknowing flames. Or sold to the vulture headed doctor, taken to the slab in a concentration camp, mean hospital…scattered organs deconstruction rue Morgue. Sunset Boulevard. Neither my own age friends, nor the oldest. Either one within castles of ashen memories. The younger do they …? No fathering they’ll find in me but the acorn crying tears of pale blood my face turn toward "He The Gods"… Nothing else. And the raven says : never more…

Je ne lis pas, je me lis. Le lit défait vierge, la page se noircit. Je me pose la question d’un « pourquoi mes accointances vont toujours voir ailleurs si j’y suis ? » Et la douleur me prend aux mâchoires qui aujourd’hui privées d’incisives, me rendent incapable de mordre.

Rêve cannibale déçu d’un cadavre exquis.

L’immonde physiologie reprend, assurée, ses droits abjectes, lentement, assurément.

L’atroce médecine des camps triomphante, dégoulinante de progrès inhumains s’accapare déjà, sur dossier, de mon corps refusé à la science, refusé aux incarcinérations.

De tout ce qui reste de mon âme trahie, je crie. J’entends dans la chambre vide ; aux secours maman ! Et Damia chante Dantec est loin, loin. S'éloigne. Il est passé dans le champ ouvert de mon écrire lire / lire écrire. A Vitry, la boutique l’épicerie voit les eaux du déluge remontée…

La grande petite bibliothèque Mitterrand attend que s’achève la désertification d’une Europe qui n’existera plus. Discrètement des petits hommes en noir cheveux plaqués, femmes en trois pièces anthracite à la chevelure d’hystériques de Charcot restaurées, travaillent, unisexes, à cette destruction que l’anneau perdu leur rappelle du fond des cités préfabriquées… au nom de toutes les destructions possibles des repères.

Et tandis que s’écroulait dans la joie un mur, l’autre invisible et tranchant s’érigeait
Et tandis que s’écoulait dans la tristesse la France dépossédée et que deux tours étaient foudroyées, s’instaurait le gouvernement d’unimonde…
Et tandis que écroulements s’écoulaient écoulements écroulés écroués dans les libertés soldées, les identités marchés l’humanité machinique s’autodétruisait dans l’horizon de ses progrès indéfiniment dépassés, avions et fusées sans envol tombant dans le ciel, oiseaux englués nageant dans l’or noire cloués à terre. Seul, quelques androïdes souriaient, peut-être... 

Et tandis que le néant refluait vers l’être…

Nous continuions à écrire ce livre. Non, à commenter. Non ! à interpréter le Livre et dans l’entretien infini ramassions des étincelles de la Parole qui sauve.

En attendant, à Grande Jonction
« L'homme s’était redressé brusquement sur son lit et le regardait avec une expression indicible sur le visage. Les exorbités, il ouvrait la bouche pour laisser jaillir ces suites de nombre binaires, à une allure folle. Youri s’était dit : Demain tu seras un modem. Mais on ne pourra te brancher nulle part. «  (p. 87)

001 11111 0000011111011111011111100
0001 0111 0000001111111100101010101 0111111011111101111110000011111110
010101010 111111 0 111110 1111110010 00111111111111111111111111111111000
0000000000000001110101010101011101
etc

co ! ca ! co ! la ! co ! ca ! co ! la !
(des milliards de fois salivé)
0 ! 1 ! 0 ! 1 ! 0 ! 1 ! O !!!
N'oubliez pas !
Le binaire est militaire


Cliquez sur l'image pour rejoindre M..G Dantec sur son site

Alain R. Giry Copyright Novembre 2006


Pourquoi lit-on des polards ?

et évitons les (romans) policiers ...
 


Ça polarise. Tandis qu’un roman policier ça voudrait dire que le roman est votre policier. Un livre peut d’ailleurs avoir ce rôle. Y a des livres flics, fliciâtres, des livres qui vous passent à la question et vous accusent, qui font de vous une histoire de cas etc.

Tandis qu’un polard ça vous divertit ?
C’est ça. Oui, mais ça vous divertit de quoi, hein

ça occupe, y a du suspens, vous êtes pris …
Oui, mais en fait ça vous divertit de la question existentielle que votre vie vous pose à chaque minute. En vous demandant comment donc il en est arrivé là, à la morgue, et comment c’est à cause d’un autre (ou d’autres), vous vous laissez croire que ce cadavre c’est pas vous, à venir, et que ce cadavre est de toute façon non pas mort de sa mort, mais par un autre. Qu’il n’est pas mort du tout. Il y a double fuite ou dénie de l’être pour la mort qui est en nous. On se rassure. Nous ne sommes plus nous-mêmes.

Mais tout roman nous divertit ?
Oui c’est le problème de la littérature, la séparation qu’a opéré le 19 siècle avec la plus grande force. Le roman est quelque chose qui fonctionne avec une machine de guerre. Le roman est un trou où elle se niche… La littérature est totalitaire ..

Exagéré…
Juste un peu. Avec la littérature à ce stade, stade du triomphe absolu des agencements capitalistiques, un matérialisme total, l’unimondisme, il s’agit de se divertir sérieusement ; donc de s’éloigner le plus possible de l’angoisse existentiale qui est le font, l’essence de l’être parlant. Le fond qui risque l’Ungrund. Je ne sais pas comment on dit ça en Français. Le polard polarise sur ce qui risque le fond que pour (de) l’autre… Le roman à l’eau de rose évitera ce fond pour faire glisser sur l’amour couverture. L’amour fou, qui le supporte en dehors des poètes ?

La poésie n’est pas de la littérature ?
Si bien sûr, si on entend par là des chansons d’amour (et en France c’est évident) Par poètes j’entends les Voyants… la poésie est toujours au risque de la folie et la folie est cette suspension… entre Grund, Urgrund et Ungrund. Toujours pas de mots dans notre langue morte. Par son Retrait Lui-les-dieux a ouvert une Brèche, une brisure pour qu’advienne l’Homme (brisure S /s où la barre articule etc.) qui va, dans l’Entretien Infini, tenter cette réparation de l’Irréparable mais là s’entend justement l’Appel.

Pour en revenir au polard ce serait par rapport au roman policier comme une manipulation, un dispositif de sécurité comme pour toute la littérature mais là, faisant semblant d’aller à la clef, le cadavre ?
Oui, notre devenir cadavre est présenté et soustrait. C’est peut-être ce qui rend fascinant le polar fascinant alors que tout autre roman est votre policier, votre flic, votre surmoi … surtout si vous êtes que lecteur, lecteur passif, que vous n’avez pas la possibilité même de vous lire vous-mêmes entre les lignes, dans les marges du livre.

Et la science fiction ?
On parlait avant de roman d’anticipation parce qu’on « anticipait » plein de crainte admirative du progrès toujours à venir, on laissait planer un brin de terreur mais elle venait de l’autre sur lequel on triomphait un jour ou l’autre. La bonne science triomphait. Et puis la science fiction est devenue fiction de la science ; ce que la science affolée produirait ou avait produit déjà. Et puis nous avions les politologues qui s’alliaient aux futurologues. Ready to sleep like log, man ? Les logues s’inventaient à mesure de cette ignorance galopante éclatée qui atteignait la connaissance comme si vraiment c’était là le fruit défendu ; connaître … On avait décidé d’aller dans la négative ; n’aître. Aître est un mot inusité, de nos jours, il signifie l’espace laissé autour d’une église pour les morts… Serions nous à chacun notre propre aître ? Il faut choisir de supprimer le "ar" dans polards et saisir quand il est temps un pôle … Alain R. Giry Copyright novembre 2006

 


 


Intervention 2
Autour de la sémiologie de l'image

 

Introït
J’avais demandé, plus innocemment, cette autre fois « pourquoi des doodles noodles, de vagues graffitis d’une laideur jadis exaltée à New York depuis éradiqués ! et non plus même des slogans politiques sur nos murs pharisiens ? Je dis bien pharisiens, parisiens est une variante pour habitants d’une ville morte, sans idéal, et surtout ne tend guère vers la Jérusalem céleste ! Paris tremble sous le joug d’une bêtise acquise de tradition grande couturière. Paris capote !

J’avais demandé et les sociologues avaient répondu, stupides comme à l’habitude. Ces graffitis – disaient-ils - expriment les revendications d’une jeunesse qui… » Taisez vous-vous ! ça suffit, vos justifications, bombes à retardement ! Vous vous souvenez lorsque vous vouliez l’usine, l’entreprise à l’université… alors disparaissez, rentrez dans vos médiathèques !

Alors j’attise votre (in)attention, aujourd’hui, c’est Imbolc !
Hier pour certains c’était encore dans ce champ de leurres, un chant de l’heure ! Les forsythias auraient pu être en fleur mais les climats se dégradent – nouvelles ère glacière pour une catégorie de crétins qui se rassure en milliards d’années et pour l’autre, la faute de la technologie dont ils sauraient tous se passer si… Pas de messie – alors foutus !

Alors j’attise un vieux complexe de peur qu’éveille en l’absence d’âme qui caractérise le français républicain nécessairement gnangnan, ces souvenirs d’illuminismes…au temps où les révolutionnaires encore cultivés nous refaisaient, faute de mieux, les fastes romains*

Sans doute, verra-t-on là, de ma part, quelques manigances néo-païennes, érigera-t-on aussitôt barricades de raisons à saisir anguilles (poissons torpilles – si j’étais célèbre, je vous électrocuterais à plaisir) sous roches, quelques variantes d’extrêmes droites tandis qu’on ira s’auto terrorisant autoriser d’autres festivals religieux …Plutôt que de lire dans le ciel étoilé, voie lactée l’inscription d’un destin ouvert… une éthique…On passera par le quartier Chinois, baba pour leur nouvel an – alors qu’on crache sur noël ! On admirera les moutons égorgés – bientôt sur le parvis de Notre Dame ! Et l’on est pour la Palestine (et comme on n’est pas Genet on n’ose point dire qu’on y est juste pour bander… du texte) arabo file… toujours mon bonhomme ! A quoi bon être pro palestinien si tu ne propages pas en même temps la gloire de la Jérusalem Céleste – crétin !

Alors… j’attise et m’entête à rappeler Responsabilité à l’évènement répété d’en France rance et rancie quasi pourrie !

- Toutes ces manifestations, ces grèves, ces pétitions au manque de contenu criant de bonne volonté qui voit moins loin que son bout du nez, monde d’épicier ! Dans ce pays désormais, ça dérape, ça dérive sur des « besoins » à satisfaire – ça réinscrit sans cesse, consu-mesmérisés, toute revendication justifiable dans la fiente au lieu de passer à autre chose, de l’autre côté de ce miroir sans teint, sans couleur ! Mais ça prétend toujours agir pour le bien, le progrès éternel. Ça se déguise en anti-mondialisation – altérant (atterrant !) mondialiste. C’est contre la déforestation de l’Amazonie oublieux des pluies acides et autres polluants dans l’air d’une France toujours épargnée – il parait – par le nuage intelligent, républicain, de Tchernobyl, oublieux de toutes nos centrales nuk avachies (une presque tous les 100 Km pour un pays de lilliputiens c’est beaucoup !) contre les antennes de relais pour « cell phones » sur leur toit mais pas contre celles sur celui de leurs voisins et puis d’abord ça réclame d’en avoir de plus en plus, des portables, les starbucks à caca endémies! C’est, of course, farouchement antiracistes, d’abord par trouille coupables (déformant l’histoire en la voulant férocement objective alors qu’il n’y a rien de plus subjectif, l’histoire ! hystérique même, l’histoire !) ou en mode fatigue mais du même coup c’est racistes à outrance, à fabriquer des différences, des identités si nombreuses qu’elles s’excluent, les unes les autres ! Et ça rallonge l’espérance de vie confondue avec la survie sur fond de jeunisme anti-vieux ! baby-boom-boom et start-up gang bang, j’en passe et des plus mauvaises qui nous fabriquent ce brave monde de paranos ! – je suis plutôt du côté des schizo promulguant l’escapism viril ! l’éloge de la fuite vers les étoiles… sans être new-ageux ! ouf !
Dur ! de souligner ça… ?

- Sur fond (et nous touchons là, presque à la cause de tous ces problèmes démultipliés en urgences fastidieuses, en « donnez votre fric pour le télé-con , de tsunami en surimi ! » fondement refoulé au nom de la sainte emprise laïque, démocratique – devenue une forme de toc ) sur fond de peur, montages, défilés de corbeaux (coranisés, sûratres…) devant des centrales nucléaires en voie de développement sans prendre le temps de comparer ce costume des mille et une nuit à un autre ajourée de sinistrose et hautement irresponsable de ce trafic pseudo religieux : le complet anthracite des challengers et autres déménageurs. Mais d’aucun inch d’Allha tu ne riras – excusez moi mais je crois que l’humour est, définitivement, juif !

1) Nous touchons le fond ! au fond avec les machines à laver, marque Laden, les machines qui ont fait bin, en Amérique c’est-à-dire nous. L’antiaméricanisme est toujours primaire, il accuse les traits du désir Français d’en avoir plus (de Désir) mais des besoins ! Notre incapacité d’être américains autrement qu’en snobs ! même le rap crétin insultant est snob, ne correspond à rien ici ! Le hip hop est une forme de valse médiatoc ! Nous sommes incapables d’être américains saufs dans tout ce qui est nuls, là nous battons les records l’américa niaiseries, c’est nous la France … rebeux moi j’t’esnarf !

Nous touchons ainsi le fond que nous avions atteint avec nos voltaires et autres fauteuils de lumière, incapables d’être philosophes – du seul fait d’ailleurs de s’être proclamés l’être ! En ce qui concerne les soixante-huitards, eux, ils ne voulaient pas de culture du tout – à l’usine ! pour dévaloriser encore plus le travail manuel – le contraire de ce que vous croyez bandes d’écervelés ! On voit le résultat, leurs chiards sont des cons et les chiards de leurs chiards des super méga bites à parité de clites – exceptions faites de ceux qui confirment la règle, bien sûr ! Lorsque j’entends des de ma génération qui se plaignent des enfants d’aujourd’hui, je ne dit pas « que jeunesse se passe », comme tout vieux cons, reconnaître que jeunes aussi nous étions blablabla. Non, je dis « bien fait ! Vous avez ce que vous méritez ! ».

Il y a un passage des » Lettres luthériennes » de Pasolini qui trotte dans ma tête, que j’aimerai cité entièrement, ici, sur une incertaine jeunesse :

Lecture de Pasolini

(2 pages extraites des) Lettres luthériennes

 

 

Je sens déjà autour de moi le « scandale des pédants », suivi de leur chantage, devant ce que je vais dire. J'entends déjà leurs argumentations : est passéiste, réactionnaire, ennemi du peuple, quiconque ne sait pas comprendre les éléments de nouveauté, même dramatiques, qu'il y a dans
les fils, quiconque ne sait pas comprendre que, de toute manière, ils sont la vie. Eh bien, pour commencer, je pense que moi aussi j'ai le droit de vivre ; car, tout en étant un père, je ne cesse pas pour autant d'être un fils. De plus, ma vie peut se manifester remarquablement, par exemple dans le courage que j'aurai de révéler à ces nouveaux fils ce que je ressens réellement à leur égard. La vie consiste avant toute chose dans l'exercice imperturbable de la raison ; sûrement pas dans les partis pris, moins encore dans le parti pris de la vie, qui est pur « indifférentisme ». Mieux vaut être ennemi du peuple qu'ennemi de la réalité.Les fils qui nous entourent, surtout les plus jeunes, les adolescents, sont presque tous des monstres. Leur aspect physique est presque terrifiant, et, lorsqu'il ne l'est pas, il est fastidieusement triste. D'horribles toisons, des chevelures caricaturales, des teints pâles, des yeux éteints. Ce sont les masques de quelque initiation barbare, mais barbare d'une manière bien morne. Ou bien ce sont les masques d'une intégration diligente et inconsciente, qui n'éveille pas la compassion.Après avoir élevé entre eux et les pères des barrières tendant à reléguer ceux-ci dans un ghetto, ils se sont retrouvés eux-mêmes enfermés dans un ghetto opposé. Au mieux, ils agrippent les barbelés qui clôturent le ghetto, en regardant vers nous, qui sommes encore et malgré tout des (12) hommes, comme des mendiants désespérés nous demandant quelque chose du seul regard, puisqu'ils n'ont ni le courage ni sans doute la capacité de parler. Quant à ceux qui ne sont ni les meilleurs ni les pires (et ils se comptent par millions),ils n'ont aucune expression : ils sont l'ambiguïté incarnée. Leur regard fuit, leur pensée est perpétuellement ailleurs, ils ont trop de respect ou trop de mépris à la fois, trop de patience ou d'impatience. Ils ont appris quelque chose de plus par rapport à ceux qui avaient le même âge il y a plus de dix ou vingt ans. Mais pas assez. L'intégration n'est plus un problème moral, la révolte s'est codifiée. Au pire, ce sont de véritables criminels. Combien sont ces criminels ? En réalité, presque tous pourraient l'être. Il n'y a pas un groupe de jeunes, que l'on rencontre dans la rue, qui ne pourrait être un groupe de criminels. Aucune lumière dans leurs yeux ; leurs traits sont des traits altérés, qui les font ressembler à des automates, sans que rien de personnel ne vienne les marquer de l'intérieur.
Leur stéréotypie les rend suspects. Leur silence peut précéder une anxieuse demande de secours (quel secours ?) ou bien un coup de couteau. Ils n'ont plus la maîtrise de leurs actes, de leurs muscles dirait-on même. Ils ne savent pas trop quelle est la distance entre la cause et l'effet. Sous l'apparence tout extérieure d'une plus grande instruction scolaire et d'une meilleure condition de vie – ils ont régressé jusqu'à l'état brut du primitif. S'il est vrai que d'un côté ils parlent mieux, ou plus exactement qu'ils ont assimilé l'abject italien moyen, d'un autre côté qu'ils sont presque aphasiques : ils parlent de vieux dialectes incompréhensibles, voire ils se taisent, poussant de temps à autre des hurlements (13)

 

En 68, à 20 ans tout juste, j’étais déjà de l’autre côté parce que génération, humanité, ça sonnait très creux pour moi, moi et moi qui avions fait notre révolution solaire surréaliste ou enthéogénique (choisissez), rien que des abstractions (pas des mathématiques, des vulgaires abstractions) pour dresser des singes, les descendants de l’homme !

Et Dieu, nom de Dieu ! s’était exclamé alors Maurice Clavel en ce temps là, où tous choisissaient de toucher le fond et ne plus remonter aux Fondements (il est vrai que ça désigne, pour le franchouillard, le cul, non ? Mal au fondement ?) Cri perdu dans la masse grandissante, le désert. Débandade du sens ! La mort de dieu : Dieu est mort. Il a été assassiné. Comprendre ça autrement qu’en troisième républikinkin c’était difficile !

Nietzsche dans le Gai savoir § 125 intitulé l’insensé demande « Où est Dieu ? » et répond « je vais vous le dire ! nous l’avons tué – vous et moi ! nous tous sommes ses meurtriers ! » . plus loin dans le paragraphe, il ajoute « il n’y eut jamais d’action plus grande » et « J’arrive trop tôt, dit-il ensuite, mon temps n’est pas encore venu. Ce formidable évènement est encore en marche et voyage ».

Écoutez comment on s’en réjouit, psychanalytiquement, de cet assassinat, chez Melman, qui dénonce pourtant si justement l’Homme sans gravité, souligne la déficience du Référent logique (là où un Legendre s’embrouille avec brios dans le Droit Canonique) « le progrès considérable c’est d’avoir effectivement pris la mesure du fait que le ciel est vide aussi bien (j’ajoute, surtout, car je connais que trop l’école freudienne…) de Dieu que d’idéologies, de promesses, etc. »**

Dans ce progrès considérable, un ciel vide au-dessus de nos têtes et une éthique vidée en nous, nous ne pouvons qu’assister aujourd’hui sous la forme des divers renouveaux « religieux » à cet assassinat.

Et nous le commettons ainsi, chaque jour et paradoxalement surtout là où nous agissons « au nom de dieu ».

Cet évènement se perpétue depuis la cruci-fiction.
Depuis l’érection de la croix non comme symbolisme
(se reporter à ce symbolisme dynamique chez Raymond Abellio) mais comme rature du monde par un cadavre sanguinolent ! Une croix rouge sur l’autre (du) Texte. Une croix rouge qui cache l’avènement ou la révélation (sens du mot apocalypse).

Cette événement (et le serial killer qu’est l’évènement aux quotidiens, les news) anti-révélation peut-être compris dans les termes de Pessoa. Compris si au préalable nous rappelons que l’Entgöterrung comme « Aliénation » (Entfremdung) ou désabritement et désœuvrement ont été « thématisés » avant Nietzsche, par Hölderlin et dans la philosophie du tout début du 20ième siècle (prévoyant les sinistres massacres conjoints du Communisme et du Nazisme ; soit l’(inter)national socialisme !) dans 3 livres percutant « le Sens de la Création », « l’étoile de la Rédemption » et « Le sens tragique de la vie » respectivement de Berdiaef , Rosenzweig et Unamuno***
Un peu plus tard par Heidegger, mais par décrétale de Haute Autorité nous n’avons plus le droit d’en parler sans être aux yeux de tous, un propagateur du nazisme****

Lecture de Pessoa

 

 

Je suis né en un temps où la majorité des jeunes gens avaient perdu la foi en Dieu, pour la même raison que leurs ancêtres la possédaient — sans savoir pourquoi. Et comme l'esprit humain tend tout naturellement à critiquer, parce qu'il sent au lieu de penser, la majorité de ces jeunes gens choisit alors l'Humanité comme succédané de Dieu. J'appartiens néanmoins à cette espèce d'hommes qui restent toujours en marge de ce à quoi ils appartiennent, et qui ne voient pas seulement la multitude dont ils font partie, mais également les grands espaces qui existent à côté. C'est pourquoi je n'abandonnai pas Dieu aussi totalement qu'ils le firent, et c'est pourquoi aussi je n'admis jamais l’idée d’Humanité. Je considérai que Dieu, tout en étant improbable, pouvait exister ; qu’il pouvait donc se faire qu’on doive l’adorer ; mais quant à l’Humanité, simple concept biologique ne signifiant rien d’autre que l’espèce animale humaine, elle n’était pas plus digne d’adoration que n’importe quelle espèce animale.

Ce culte de l’Humanité avec ses rites de Liberté et d’Égalité, m'a toujours paru une reviviscence des cultes antiques, où les animaux étaient tenus pour des dieux, ou bien où les dieux avaient des têtes d'animaux.

Ainsi donc, ne sachant pas croire en Dieu, et ne pouvant croire en une simple somme d'animaux, je restai, comme d'autres situés en lisière des foules, à cette distance de tout que l'on appelle communément Décadence. La Décadence, c'est la perte totale de l'inconscience ; car l'inconscience est le fondement de la vie. S'il pouvait penser, le coeur s'arrêterait. A nous (mes rares semblables et moi) qui vivons sans savoir vivre, que reste-t-il, sinon le renoncement comme mode de vie, et pour destin la contemplation ? Ne sachant pas ce qu'est la vie religieuse, et ne pouvant le savoir, car on n'a pas la foi par la raison ; ne pouvant croire en cette abstraction de l'homme et ne sachant même qu'en faire vis-à-vis de nous-mêmes — il nous restait, comme motif pour avoir une âme, la contemplation esthétique de la vie.
 

Quel rapport avec le sujet d’aujourd’hui ? C’est que nous sommes toujours demain et que j’attise les cendres encore fumantes : Hors sujet pas de salut ! Oui, je veux dire que l’information à se prétendre objective, à se faire passer pour « le réel », nous prive de subjectivité, de singularité donc interdit le passage du savoir à la connaissance – à la Gnose.

S’informer c’est être rejeté de l’ordre de la connaissance dans l’indéfini. L’information refoule la méthode ou plutôt interdit l’esprit critique en ne donnant aucun moyen de synthétiser ; les informations sont des outils démultipliés en mode d’emploi qui ne permettent pas l’accès, l’assomption du Sens. Les informations sont « sans parole »…

A dire d’une autre manière : une certaine politique de l’image nous prive de sa lecture, de son intelligence.

Ce n’est donc pas hors sujet si prétendre encore être, un peu, sémiologue – ne serait pas justement pour aider à sortir de ça, de cette confusion « imaginaire », sortir d’une signalétique que nous propose le foisonnement de la langue de bois, du politiquement correct – la pensée unique diversi-lénifiante, toutes différences déployées multi droits sans devoirs, mini trottoirs pour prostitution interdite !

Le but ? Provoquer, le retour à l’image telle que rendu possible par le seul langage auquel l’information retient l’accès, réduisant la parole et posant, par conséquence, l’ordre de la violence.

Et là je vous entends, ramenant Gutenberg, et dire que ça avait déjà eut lieu, cette heureuse démocratisation in-formante… sauf, que, crétins, la Bible était alors aussi une méthode synthétique et posait le référent logique sans lequel la terre demeure inhabitable, l’abîme prégnant, menaçant !

On peut aussi me ramener, pour ne pas avoir le droit de critiquer l’Internet démocrasse informant qu’on espère tout de même que je ne regrette pas qu’on est rendu lire, écrire et compter obligatoire POUR TOUS, je tousse, j’expectore. Rien à regretter, cette aventure populaire / populiste n’est ni bien, ni mal mais cette écriture, cette lecture là (compter il suffit d’avoir 10 doigts tralala !) ça n’a jamais fait descendre le Paraclet, ça n’a pas plus que l’Internet aujourd’hui rendu plus intelligent ceux qui ont décidé de rester des animaux (rationnels) ! Les ateliers d'écriture, à la pelle, ça ne fera jamais des écrivains, pas même des auto-fictionneurs comme Guillaume (Dustan) qui criait, essayait encore d'en finir avec le jugement de dieu, ce sacré virus, nom de dieu ! "Je vous dis qu'on a réinventé les microbes afin d'imposer une nouvelle idée de dieu" Antonin Artaud 

Alors ? Qu’on se le dise, recommençons …

2) Au commencement était Logos (passons sur le Verbe qui nous fait niais grammairiens ou actionnaires : verbe = action). Mauvaise passe du Grec au Latin c’est-à-dire déjà, presque à l’american english ! Le monde industriel venimeux est entièrement dans cette passe, les tours de passe-passe des techno-mages, leurs miracles, mirages tiennent à cette mise à distance du Logos en tant qu’Arkhé, non en tant que « principe »…

Le logos condition a priori (de possibilité) du sens.

Le logos dicte. Logos n’est pas un moyen de communication. On peut fabriquer des moyens de communication qu’à partir du langage et supporté du Logos. On ne fabrique pas du Logos. Aussi les « logie » qu’on rajoute après toute logique derrière le « socio », le « psycho » le « bio et le zoo », la dernière en date étant la « t’es où ? logie » des wireless pea-pods, ne sont que logorrhéiques, sorte de morve coulant avec tous les néologismes constituant la langue de bois universelle au service de la technologie, non de la science (ne pas confondre !).

Au commencement était Logos c’est-à-dire que là commence l’homme et finit l’animal, le mammifère supérieur la survie des plus aptes – c’était du passé. Du passé dès que le Logos se manifestait, si je puis dire… L’homme n’advenait pas pour autant, aussitôt, enchaînement à partir du hasard. Le Logos réclamait la Responsabilité en ouvrant le chiasme qui n’est pas seulement l’écart entre le mot et la chose. Une sorte de deséquilibre nécessaire comme le Désespoir Kierkegaardien : par trop de nécéssité ou trop de possible, par vouloir être un autre ou soi-même… Responsabilité (devant Dieu…) dont il est facile de démissionner, plus facile que de cette responsabilité bécasse demander par nos entreprises … Facile puisqu’on en est resté à l’animal rationnel…par refus du Désespoir, de l’Intranquillité !

Aussi, le « fit to kill » ça marche.
Le social darwinism ça ne marche pas que chez les nases – les nazis.
Ça marche très bien avec nos socialos positivistes.
Pleins de mérites, industrieux, on l’attend toujours, l’homme.
Humaniste, humanitaire, il est foutu ! l’homme !

Foutu globalement, oui, essentiellement non ! Par essence, il est dans cette révélation (inséparable de l’apocalypse) ; il est toujours déjà – là ! Pauvre Sartre et sa grande sartreuse qui croyaient qu’on ne se précédait pas en essence, qu’on se faisait, sans Destin, et qu’exister ce n’était pas sortir de ça, ça la vie, se refuser à toute métaphysique. Métaphysique ? Le mot est malheureux mais, bon, le malheur est moins actuellement pro-menteur que le bonheur consommé, velouté aux navets réalogènes.

L’homme, pour en revenir à lui, globalement il est foutu.

Il est devant son ordinaflic, mesmérisé à croire à cette liberté qu’on lui retire. Il faut être un super crétin (déjà à croire à la Liberté !) pour s’offusquer des mesures de censures prises sur Internet ; elles sont inhérentes à une toile dont l’araignée est partout et nulle part, reposant sur une « égalité » imaginaire que contredit le biologisme ambiant (anti)darwinien etc. Noyé dans tant d’informations qu’il n’y a plus que des outils et des modes d’emplois (jargons) mais plus d’accès au sens… C’est l’irrelié.

Ceci est difficile à saisir. Il ne s’agit pas d’une critique de plus. Il s’agit de dénoncer la technique qui renonce à la science pour retrouver la connaissance (relié).
Logos est mi-lieu (et non environnement) de liberté elle s’y limite – il n’y a pas des libertés – c’est dans ce pluriel – irrelié- que s’appauvrit la parole qui s’affaisse dans l’image (commande)

Lecture : La Barbarie,
Michel Henry (pp. 44-46)

 

 


La science n'a en tant que telle aucun rapport avec la culture et cela parce qu'elle se développe en dehors de la sphère qui est celle de la culture. Une telle situation, que nous nous sommes efforcé d'établir dans le précédent chapitre, ne légitime en elle-même aucune appréciation péjorative visant à disqualifier la science, aucune condamnation. C'est seulement lorsque le domaine de la science est compris comme le seul domaine d'être véritablement existant et se trouve dès lors rejeter dans le non-être ou dans l'apparence de l'illusion celui où se tiennent la vie et sa culture que le philosophe a le devoir d'intervenir. Ce n'est pas, encore une fois, le savoir scientifique qui est en cause, c'est l'idéologie qui s'y joint aujourd'hui et selon laquelle il est le seul savoir possible, celui qui doit éliminer tous les autres. Car c'est là du moins l'unique croyance qui subsiste dans le monde moderne, au milieu de l'effondrement de toutes les croyances, la conviction déjà rencontrée et universellement répandue selon laquelle savoir veut dire science.

Si, afin d'évaluer le rapport de la science à la culture, nous prenons le critère de l'art, nous sommes pris de vertige, car nous nous trouvons placés véritablement en face d'un néant. L'art en effet est une activité de la sensibilité, l'accomplissement de ses pouvoirs, alors que, avec l'élimination des qualités sensibles de la nature, la science moderne définit son champ propre et se définit elle-même par l'exclusion de cette même sensibilité. Ainsi science et art tombent-ils l'une en dehors de l'autre par l'effet d'une hétérogénéité si radicale de leurs domaines respectifs que la pensée même d'un rapport possible entre les deux se révèle, pour le moment du moins, impossible. On ne se laissera pas troubler par l'objection superficielle selon laquelle il serait possible de trouver, à l'intérieur même du travail scientifique et de ses productions, bien des « beautés ». Les clichés photographiques obtenus à l'aide de microscopes de diverses puissances sont célèbres à juste titre non seulement par l'étrangeté des univers qu'ils nous permettent d'apercevoir mais, et c'est ce qui nous intéresse ici, par l'harmonie des représentations qu'ils nous procurent. En même temps que leur pouvoir d'envoûtement, une telle harmonie confère à celles-ci un caractère esthétique incontestable. Aussi ne faut-il pas s'étonner de voir de telles photographies figurer dans bien des ouvrages sur l'art, mises en balance par exemple avec des oeuvres picturales dites d'avant-garde qu'elles servent alors à justifier. De tout temps d'ailleurs nombre d'artistes, notamment les plus grands, ont prétendu donner à leur recherche une signification cognitive, se proposant d'aller au coeur des choses et d'en produire une révélation inédite. Qu'il suffise de citer des noms comme ceux de Léonard et de Dürer

Le parallélisme surprenant qui a pu s'établir plus récemment entre certaines recherches plastiques et diverses découvertes scientifiques, relatives par exemple aux phénomènes microscopiques, est un indice sinon une preuve de l'unité du savoir aussi bien que de son universalité, chaque production véritablement originale et par là même insolite dans le domaine de la création graphique ou picturale pouvant arguer de sa ressemblance imprévue mais incontestable avec quelque document mis au jour par la recherche fondamentale et recevoir de celle-ci une sorte de validation. Ainsi Kandinsky avait-il été bouleversé en prenant connaissance des théories de Bohr sur l'atome. Apercevant en elles l'idée d'une dissolution de la réalité objective ou du moins d'une déconstruction de ce qu'on prenait jusque-là pour la nature des choses, il en tira un motif puissant de donner à certaines de ses intuitions leur plein développement, lequel devait aboutir à ce qu'on allait appeler la peinture abstraite. Bornons-nous à observer pour l'instant que le rapprochement institué entre certaines productions esthétiques, d'une part, et scientifiques, de l'autre, à la signification inverse de celle qu'on croit pouvoir lui donner. Que les nervures d’une feuille ou les structures des cristaux ressemblent aux résultats d'exercices pratiqués sur des éléments graphiques purs comme le point, la ligne, etc., ou que des photographies au microscope de formes Végétales ou minérales puissent soutenir la comparaison avec des oeuvres picturales, notamment les plus novatrices, cela ne montre pas que le domaine de la science se recouvre partiellement, avec celui de l'art, c'est-à-dire de la sensibilité et de la vie. Tout au contraire : ce i' st pas en tant que « scientifiques » et révélatrices d'une vérité scientifique, en tant que documents pour la validation ou le biffage de théories pures que ces reproductions de structures cristallines, végétales ou autres ont une valeur esthétique, c'est en tant qu'elles se donnent à une sensibilité humaine. C'est pour celle-ci et pour celle-ci exclusivement qu'une certaine construction ou disposition d'éléments a et peut avoir une signification plastique. Les lois qui rendent beaux ces documents scientifiques sont les lois esthétiques de la sensibilité, ce ne sont pané.i lois mathématiques ou physiques que le savant cherche à déchiffrer sur eux.

Si maintenant, outre la signification qu'elles ont pour le savant, de telles représentations en proposent une autre à l'artiste ou à l'amateur d'art, c'est précisément parce que le monde scientifique est abstrait, parce qu'il provient de la non-prise en considération des éléments sensibles qui appartiennent a priori à la nature et ainsi à toute chose naturelle. Que les couleurs et les formes sensibles demeurent sur les plaques photographiques où elles sont susceptibles de nous frapper par l'harmonie de leur présentation, cela montre qu'elles ne peuvent être éliminées de la nature, que l'abstraction galiléenne consiste seulement à ne plus y prêter attention, à ne plus les faire intervenir dans les calculs,jamais à les supprimer. Et cela parce que ces couleurs et ces formes sont constitutives de l'être de la nature, parce que la nature réelle est la nature sensible et non l'univers des idéalités que la science lui substitue dans ses constructions et dans ses théories. Ainsi les données scientifiques et la science elle-même ne sont-elles susceptibles de « beauté » que pour autant que, au-delà de leur abstraction et en vérité par elle, elles se réfèrent ultimement au seul monde qui existe et qui est celui de la vie.


 

Nous touchons là au vif du sujet.

Il s’agit non pas de décrypter une image mais de la lire c’est-à-dire de la re-lier, de la faire remonter vers le Sens, de la confronter à l’Autre, à la Vérité ? Non ! mieux au Logos qui est l’1 mais pas unique ; qui est, ce à partir de quoi, des différences sont possibles – ce à partir de quoi il faut comprendre la « relativité » - et non de ce sens commun qui rejoint en cela la confusion où se vautre nos bouddhistes : tout est relatif donc tout est illusion, tout est vain !

Qu’est devenu la sémiologie, Barthes, dans ce discours ? Précisément ; lu et non pas interprété ou répété…

Encore Pessoa :
« Je ne connais pas de plaisir qui vaille celui des livres ; et je lis peu. Les livres sont des présentations aux songes ; et l'on n'a nul besoin de présentations lorsqu'on se met, avec tout le naturel de la vie, à bavarder avec eux. Je n'ai jamais pu lire un seul livre en m'y abandonnant totalement à chaque pas, le commentaire incessant de l'intelligence ou de l'imagination venait troubler le fil du récit. Au bout de quelques minutes, c'était moi qui écrivais le livre — et ce que j'écrivais n'existait nulle part […] Je lis et me livre, non à la lecture, mais à moi-même »

03/02/2006


 

Notes

1) Suivre le texte dans Gérard de Nerval, Les illuminés.

2) Il faut être jungien (et là toute la France se récrie ayant toujours confondu religion et spiritualité – cette dernière confondue de plus en plus avec la psychologie de pacotille, développement personnel and Co. ). il faut être jungien, pour rendre entièrement compte d’une société de psychopathes. Cf., James Hillman: "Psychopathic behavior is a fundamentalist behavior : taking fantasies literally and also confusing the literal and the concrete".

Notons que Melman parlant du “fantastique” est contraint à montrer l’impasse où l’engage son contentement face à un ciel vide. Ce ciel est désormais fantastiquement rempli de « figures, débarquées on ne sait pas pourquoi » qui témoignerait de « l’émergence sur la scène de la figure de l’Autre, mais d’un « grand Autre » auquel on n’arrive plus à attribuer une quelconque attente, un quelconque désir. Ce qui fait d’autant plus peur » (p. 170). Et bien oui, mon pauvre petit agnostique, avec ton inconscient structuré comme un langage, tu ne peux être touché par le Logos… Ma thèse sur HPL déjà exposée en 1972 montrait que le Père comme cache de l’Autre abyssal ne suffisait pas à retrouver la lumière du Logos etc.

3) Notons qu’en cette même période (autour de 1912) Arnold Schönberg présentait son œuvre décisive Le Pierrot lunaire et Kandinsky, le Spirituel dans l’art !

4) Cf. mes « Notes de lecture de Heidegger, l’introduction du nazisme dans la philosophie de Emmanuel Faye. Bientôt sur ce site.

 


Crise de société / société de crise.

"People who are willing to sacrifice essential freedoms for security deserve neither freedom nor security." Benjamin Franklin

"We are hyper civilized beings who have never physically gone beyond the condition of the cave men. Perhaps our machines are not much a symbol of mastery as of frightening impotence. The blame for this lies equally with the materialists, for their lack of faith in the power of the inner Spirit, and with the spiritualists, for their lack of faith in the reality of Matter" p; 111

"Perhaps the point of dreams is that night, year after year, they prepare the Imaginal ego for old age, death and fate by soaking it through an through in memoria. Perhaps the point of the dream has very little to do with our daily concern, and their purpose is the soul-making of the Imaginal ego."
James Hillman, The Myth of Analysis, p. 187

"Ego spends a good deal of time and energy trying to make life neat and cleaning up the mess we inevitably get ourselves into. But alchemy, a thoroughly non-ego work, suggests that the way to soul is through the mess not around it or in spite of it. (…) people who really need therapy are not those whose life is a mess but those who have been avoiding and covering up the mess. (;;;) Jung claimed that the mess was necessary for the discipline of psychology itself : " (;;;) our psychology, the acquaintance with our own souls, begins in every respect from the most repulsive end that is to say, with all those things which we do not wish to see"

Sublimation is in no way a turning away from things repulsive and shadowy; on the contrary, sublimation begins with acknowledgment of this lower part of humanity."
Thomas Moore, The Planets Within, The astrological Psychology of Marsilio Ficino, p; 72


 

Essayer de suivre ce plan tout en restant en « temps sphérique »

1 – situer la « crise » parcours philosophique

2 – Venu de Freud et d’en France : la position de Melman (refoulant celle de Legendre ?) est sans issue puisque la défaillance de l’ordre symbolique, du référent Père est irrévocable

3 – La position jungienne : Hillman et Thomas Moore ; visée prospective sans fuite (en arrière ou en avant) un travail au quotidien ?

4 – Possibilités de « sauvetage » du côté de chez Satprem à condition de … reprendre une démarche à la fois « tantrique » et « phénoménologique ».

 

Prisonnier d’un mythe, celui qui remplace tous les mythes, la « vérité show » du progrès indéfini, il est difficile de penser la crise. La technologie, pratique « économique » de la science étant une remise en question permanente, une mise à la question, torture de l’entonnoir vous gavant d’informations, de modes d’emploi engraissant les oies - au pas ! Cette technologie c’est la crise. Société en crise, état critique, ne critique pas la crise c’est la vie. D’un côté la crise est le moteur car sans « crise », il n’y a pas de mouvement mais de l’autre on veut du festif, du convivial, des interfaces pénardes roublardes, bref la sécurité !

Contradiction propre à cette société moderne, nouvelle jusqu’à dans son « économie psychique », une véritable mutation (Charles Melman, p.237) ou simple effet de structure ?

D’un côté le challenge reposant sur une vue animalière de l’humanité, celle de Darwin ; le « fit to kill » (qu’on veut voir que du côté des méchants américains) ou si l’on préfère une « révolution permanente ».

De l’autre, quoi ? On ne sait trop, on balance. On reste dans le flou. Dans la cassure du mythe du progrès. Cassure ressentie très tôt dés ce temps où l’Angleterre devenait la terre promise de l’industrie et pour Marx et Engels promesse de révolution. Pas beaucoup plus tard, au début du 20ième siècle, sur fond de fresques et tapisseries vantant les miracles de la fée électricité, il y a la menace de « Metropolis » et les Wandervögel Aussitôt on frémit, horrifié, on entend les autodafés et on fait des documents pour ARTE … toute critique du progrès est agent du Mal…et il n’y a qu’1 mal (qu’un Adversaire, Satan !) et là ça fait mal, on ne peut pas admettre sérieusement que le progrès soit un mythe de substitution puisque c’est le triomphe sur le mythe – triomphe de la volonté – là on est baisé !

Pourquoi triompher du mythe ?

Triompher du Mythos c’est vaincre, triompher du langage … le don le plus précieux.


Progrès considérable que d’en finir avec la langue – l’english du rap de wall street s’y connaît dans cette entreprise de sape !

Progrès, mythe de substitution fragile car laissant l’homme livré à lui-même sans fondement autre que la crise, sans autre fondement que l’évidence de l’inadmissible ; le but de la vie est la mort, la mort crue, la vie brute !

Les prétentions des immoralistes auxquels les imbéciles crûrent et les crétins croient toujours en les comparant aux alchimistes, en insistant bien lourdauds, cette fois ci ça y est on a le virus de vie ». Ce qu’on ne veut toujours pas savoir c’est que les alchimistes (pas les tripoteurs d’or) avaient atteint l’immortalité mais que ce n’était pas la même. C’est ça qui est dur à admettre même pour ceux qui reconnaissent que l’alchimie est plus qu’un précurseur de la chimie, une vraie science de la psyché, une psychologique !

En fait dans l’évolution (dans ce mythe de substitution ; évolution, progrès, confondu avec développement industriel, « post-industriel » ou « technologique ») l’homme est une rupture, une crise.

En fait, en sa propre constitution, (mettant cette évolution légendaire entre parenthèses) l’homme est LA CRISE ; il inscrit une « rupture », met de la distance entre … met de l’entre qui peut se résumer à cette coupe sèche : sujet vs objet. Mais qui est bien plus, le chiasme S / s introduit par la Parole. Non point parce qu’il a la parole (comme moyen de communication) mais parce ce qu’il reçoit ce Don ; révélation, apocalypse.

Avant l’irruption de Parole « rien ne manquait à sa place dans le réel ! »

La « révolution » psychanalytique et surréaliste (en gardant un Freud mais en en soustrayant l’autre, en mettant en joute André Breton et Daumal, en misant sur le Grand Jeu) en redécouvrant les pouvoirs de la Parole plutôt qu’un dieu, dans le Danger, nous montrait ce qui sauve. Mais … Et bien que

Même la bible ne s’y trompa pas : Dabar /Logos au commencement.

Elle le trompa seulement bien vite avec son mauvais coup ; le coup de l’unique ! Mais ce mauvais coup n’est que dans une lecture possible de la révélation, coup politique, restreint. Il y a plusieurs lectures, lectures aux éclats, éclatées et éclatantes. L’entretien infini.

[Littéral - Pchat (?)
Allégorique, allusif – Remez (?)
Moral, sollicité – Drach (?)
Anagogique, caché, secret – Sod (?)
(Cf. Dante, Banquet, Œuvres pp. 313-314)]

Coup de politique de l’unique qui devient l’État (hégélien, marxien). Dans d’autres traditions c’est l’un (le nombre + l’ 1 fini) qui joue un mauvais tour, celui de l’un tout grande soupe l’1 conscient de lui-même (Brahmâ, nirvana nirguna etc.)

D’un côté 1 flic de l’autre un mystique.

D’un côté un chien de garde de l’autre le chat regarde !

Il n’y a eut qu’en Grec qu’on avait commencé à penser autrement l’homme mais c’était trop dur, alors on est retombé dans l’1 flic pour être animal raisonnable en masse, en paquets, en ensembles… .

Il y eut la révolution gnostique au 3ième siècle de l’ère commune, et puis il y eut la Renaissance, celle dont on ne parle pas en France (Ficin, Giordano Bruno (et encore beaucoup s’en gargarisent les méninges anticléricales) et Pic de la Mirandole … mais c’est trop pour un rationaliste libre penseur de pouvoir saisir une unité (on préfère l’assemblage ou l’amalgame) entre les 3 monothéismes, le platonisme et les polythéismes ! Il y a eut encore un essai de sauvetage, le « romantisme » mais il est allemand alors on subodore du vilain… Enfin il y eut la redécouverte des « enthéogènes » la France a flippé, s’est enroulée au plus vite dans la couverture du catéchisme positiviste, elle a interné Artaud phénomène de foire… littérature !

Mais pour comprendre la « crise » d’hier et d’aujourd’hui, commençons donc par le melting pot. Commençons par où ça n’a pas fonctionné cette fosse sceptique où le scepticisme est égal au je t’en-truste l’1 dieu en capital par la bouche miraculée en pyramide tronquée d’un président (unimondiste : couronnement de cette visée planétaire ; 10 mai 81).

Le melting pot n’a pas marché et depuis partout il n’y a plus de ghettos (sauf dans les lois mémorielles obligatoires ; ces anti-mémoires !) il n’y en a plus, car y a plus que ça !

On ne se mélange pas en cette Amérique (de partout ; nulle part) on se juxtapose : poseurs.

Poser, pour une photo, un instantané, pour être arrêté, mort – c’est ça une photo même quand elle bouge. Vas y que je te proportionne le film du quotidien sans caste (horreur les castes !) mais avec un noir, un jaune, un rouge, un blanc, un homme, une femme, un pédé, une gouine, un transe etc… c’est rigide tout ça et ça fait ghetto ; ghetto de libérés ! Et puis y a pas que sexes et races qui se juxtaposent et posent il y a les « attitudes » psycho religieuses. Le métissage ça ne se fait pas par décret. Alors on juxtapose. On ne se mélange pas : ça (se) classe.

Est-ce qu’on va arriver à ça en France. La question ne se pose pas, puisqu’on est aussi ces poseurs. Je ne parle pas de l’Europe elle n’existe pas encore ou déjà plus – on choisit. Ce n’est pas l’euro qui fait l’Europe, l’euro ça ne fait qu’1 trust Rien d’autre. La « jeunesse » (et voilà encore une unité de classement) s’y reconnaît dans ses déguisements les panoplies qu’on dit américaines – avec le snobisme en prime même chez les plus déshérités – et la volonté nunuche de sécurit à téter. C’est assez drôle de voir les grands centres commerciaux à la périphérie de nos métropoles, les graffitis de Jake Tongue, le mythe errant du Bronx …et puis surtout cette absence de revendications authentiques, toujours ce côté «clownesque». Depuis (depuis que la « photo » existe ?) plus de carnaval, moins encore de bacchanale - puisqu’on partouze. Au rigueur du big bang répond les gangs bangs – c’est normal ! Normal puisqu’on reste dans le work ethics et le consumérisme, y a plus de transgression possible; y a le « grés » dans le progrès et régression ( la sécurité) tout à la fois ! Génial, non ?

Schopenhauer refaisant l’expérience de tout penseur, poète depuis Sophocle de ce qu’est l’homme « rien de plus inquiétant, l’homme », le nommait le Sans Abri, mais comme tout penseur, poète philosophe mais pas prof en décontract’ agreg, libellé l’obs, nous rappelait notre unique possibilité d’homme corps parlant… nous rappelait qu’il y avait ce quelque chose ni matériel, ni immatériel, un Moment de … Enfin le numineux, quoi. Où je fais corps avec ma vérité. Mais voilà le corps n’est plus que ça, rien qu’une machine machinable … donc toujours en crise. On a même réussi à se persuader qu’il est toujours malade, ce corps machine. Et pas en mal à dire. Ni la parole, ni le psycho dans le somatique n’ont plus leur mot à dire. Les maux sont bio « tais toi, la ferme ! » dis le toubib tout puissant qui est sur terre, « qu’il se barre en spoutnik » rajoute la prière du martien dans son pré vert »

Alors. Sortir de la crise d’une société de crise qui tourne en carré dans son corps machine, comment ? Déjà cesser de l’étudier, de s’étudier – comme on étudie des animaux dans un zoo. Essayer de reprendre un souffle phénoménologique.

[Ce n’est certainement pas avec le magasin – le magazine – philosophie que nous y parviendrons car nous voilà au contraire engagés à ne pas penser (d’ailleurs s’engager c’est refuser de penser : on l’a vu avec Sartre après l’Être et le Néant !). Pour ce magazine, de petits fonctionnaires en uniforme, revue (du 14 juillet) il s’agit de ne plus sortir de ce cercle carré du rationalisme (qui se définit par négation d’un supposé contraire ; l’irrationnel), il y va d’un meurtre organisé de l’Imaginal .

La sottise (pseudo) juridique, le salmigondis psychosocial, et bio-toc y tient une place d’honneur avec les défendresses du super marché jurisprudentiel (Sylviane Agacinski et Marcela Iacub – agaçants succubes !) couronné par tous les dépenseurs franchouillards soufflant dans la conche la suprême bêtise « la mort ne peut plus m’enlever la vie » pour sûr, puisque celui qui le dit, le vieux, il est un mort vivant, un de ces désunis de Cythère !

Et ça y va à coups de Montaigne, de ses fadeurs humanistes, à coups de Spinoza, l’insoumis et son civet de dieu, la nature (et quelle nature !) et pour apothéose l’Auguste Comte ! Tous ces à coups pour nous librepenser à souhait, jusqu’à l’épuisement, jusqu’au bonheur inouï d’être cobayes de technologies de plus en plus performantes (perforantes) qui oublient l’homme pour la fin de dieu – 2001 odyssée des tours]

Il ne s’agira donc plus de disserter sur « science sans conscience n’est que ruine de l’âme » (les comités de bioéthique ne font rien d’autre pour se persuader de n’être pas inutiles, ce qu’ils sont !) Il faudrait redéfinir : conscience, science, savoir, connaissance… les redéfinir à la scie pas au marteau ! à la scie du sanscrit des sutras. Du moins reconnaître, dans le cercle des penseurs…
Que Husserl, repensant Descartes et soulignant la Crise. Avait ouvert la voie phénoménologie – zur Sache selbst ! Hélas, sa voix a été d’autant moins entendue qu’on a fait beaucoup de tapages autour de Heidegger anti-husserlien, antisémite, nazi etc. oubliant que Husserl/Heidegger sont les deux faces d’un autre Janus Platon / Aristote…Schelling/Hegel.

Il faudrait aussi cesser de mettre dans le même sac : mystique, spiritualité, superstition, religions, dogmatiques pour, en se nimbant d’anti-dogmatisme, se réjouir platement à plat zonked out ! de la mort de dieu. Il faudrait cesser de nous refaire le tableau de l’homme dieu tout en restant méfiant vis-à-vis du surhomme ce qui est encore plus con ! Soyons francs directs si on s’extasie devant les progrès fait par l’homme rien que l’homme pour l’homme (paritairement, of course) on est en plein dans le millénaire : le surhomme. Dieu est mort la belle affaire ! Super soldes sur l’humanisme !

Écoutez encore et encore comme on s’en réjouit, psychanalytiquement, de cet assassinat, depuis un Freud, chez Melman, qui dénonce pourtant si justement « l’Homme sans gravité » c’est-à-dire sans poids, en apesanteur, soulignant la déficience du Référent logique (sans Legendre qui, lui aussi, pour seconder Lacan dans l’opération orsec « sauver le nom du père » s’embrouille mais avec le génie d’une folle érudition dans la Concordance Discordante de Gratien !). Écoutez, Melman, écoutons la France répéter encore et encore, se gargariser : « le progrès considérable c’est d’avoir effectivement pris la mesure du fait que le ciel est vide aussi bien de Dieu que d’idéologies, de promesses, etc. ».

Cela ne peut donner que dans l’analyse superficielle de la « réalité sociétale » en crise permanente. Avec l’émergence d’une « nouvelle » économie pulsionnelle, et si on doit la reconnaître comme « nouvelle », on dégringole dans la croyance en une histoire linéaire, au magasin de nouveautés. Et les exemples, les phénomènes décrits, appartiennent à ce magasin ; divorce à la chaîne et négociations familiales, adoption et insémination artificielle, location d’utérus, piercing tatouage, tribu homosexualité il ne manque que banlieue en flammes grand péplum de la cinecitta 3ième millénaire pour être dans un parisien libéré !

Tous phénomènes « privés de contenu » autre que de « marché » : libre service des droits et identités certes surtout si on les regarde avec l’oreille flottante bienveillante freudienne c’est-à-dire avec comme a priori la « défaillance » de l’instance phallique (ou Père ou Ordre symbolique. Notez que cet « ordre symbolique » est curieusement sourd aux symboles etc.)

« Si le désir ne se supporte plus d’un référent Autre (le nom du Père), il ne peut plus se nourrir que de l’envie que provoque la possession par l’autre du signe qui marque sa jouissance. Il devient alors un simple accident social que le paritarisme doit d’ailleurs réparer : car il est scandaleux qu’il y en ait qui aient plus que d’autres » ( p 42) « Au lieu de respecter le fait qu’il y ait de l’envie, qu’il y ait du désir, ce qui est après tout le grand moteur social et le grand moteur de la pensée, on assiste aujourd’hui à une dénonciation de toutes les asymétries au profit d’une sorte d’égalitarisme qui est évidemment l’image même de la mort c’est-à-dire de l’entropie enfin réalisée, de l’immobilité. (…) (p 43).

Faut-il donc être jungien pour rendre entièrement compte d’une société de psychopathes :

« Psychopathic behaviour is a fundamentalist behaviour: taking fantasies literally and also confusing the literal and the concrete. ». Être jungiens pour avoir le courage de la « crise » allez à sa rencontre ? Il est certain que Hillman a une lecture plus compréhensive de cette « crise » de société en décelant les "mythes" qui y sont à l’oeuvre et en se demandant qu’est-ce qu’il en est de Psyché lorsque une société prend les fantasmes au pied de la lettre, les ratifie dans le « réel » …la vie nue ? Qu’il n’y ait que ce « progrès indéniable, d’avoir saisi que le ciel est vide » ne fait-il Melman, peut-être à son insu, complice du « meurtre de psyché » ? Les freudiens le sont avec emphase, leur sexe à piles, le retombent dessus…

Il est certain, que face à son ciel vidé, Melman est forcé de constater qu’il se remplit de « figures, débarquées on ne sait pas pourquoi (…) émergence sur la scène de la figure de l’Autre, mais d’un « grand Autre » auquel on n’arrive plus à attribuer une quelconque attente, un quelconque désir…qui fait d’autant plus peur » (p. 170). Et bien oui, chers analystes, votre inconscient structuré de « non dupes erre amère » ne peut vous disposer a être touché par le Logos. Vous ne pouvez que tournant dans votre cube matrix vous mordre la queue à mort, pauvres petits animaux laborieux !

Croyez vous que, seulement à forte dose d’anti-dogmatisme festif, exigence pour tous d’ignorer la loi nous nous en sortirons de ce fumier ?

Non, pour s’en sortir il ne reste qu’à faire face aux conséquences du rejet jubilatoire de l’Imaginal - l’imagination est au pouvoir, tranquille, plus besoin de rechanter la chanson cartésienne de son infantilisme par rapport à la raison ! Elle est raisonnable, publicité et marketing !

Pour sortir du cercle carré, rendons la parole aux contes à ne pas dormir debout, à « Histoire sans fin » de Michael Ende. Mais c’est pour les enfants ! Et alors vous croyez peut-être, et puis le médecin tout puissant ne vous dit pas que … mamy papy…non ? Votre histoire à ainsi une fin.

Un autre conte « La Belle et la Bête » mais enfin Cocteau … Je cite : « mes parents ne croyaient pas aux fées, elles les ont punis à travers ma personne » Et la bête ne pouvait redevenir un prince, être sauvé que par un regard d’amour ».

Amour ? Tant par trop d‘esprit que par trop de corps, le mot est devenu horrible. L’amour est horrible depuis qu’on protège celui qui se fait et se défait en capoté tandis que prolifère une sale espèce de mammifères, que l’Homme est soldé !  
Amour ?
Sortir du cercle carré matrix (sphère en cubé) c’est miser sur la phénoménologie d’un regard (d’amour)
Donc, ni essayer de changer ceci cela, d’améliorer ceci cela. C’est trop tard les effets nous serrent, nous enserrent de par en part de la planète.
Ni faire n’importe quoi - ça on n’a plus besoin de nous le dire, c’est parti à fond TGV ! donc pas la peine d’essayer de se retaper un peu de bonne vieille morale. Ni faire, ni à faire - zen sur tatami anti-stress Prozaïque… quelle catastrophe que ce yoga « occiédenté » décorporé « purit’ enniaisé » avec cette image gandhiesque en tête tout enchiffonné de blanc !

Dansons avant l’apocalypse, face à la mort vie décidons d’ek-sister !

- C’est pas drôle !
- Non !
- Le seul but, la mort ?
- Oui ! Pas d’espoir ! ex-poire ! Assez d’attendre les lendemains qui chanteront … quand, déjà jeunesse morte qui l’attendions, le préparions, einh ? Assez d’éternel retour ; cycle infernal des (re)naissance. Ça suffit !
- Trop tard pour tout alors ?
- Non, provoquons une révélation, une apocalypse. La parole…au corps

[Repartir d’un constat essentiel : "Atha trividha-duhkha atyanta nivrittih. Atyanta purusarthah" "Now permanent prevention of the threefold pain (adhyâtmika, adhibhautika, adhidaivika) is the supreme purpose of life" Samkhya, Book 1 Sutra 1

"The realisation of that (permanent cessation of the experience of pain) cannot take place by ordinary means (such as men and money), because, when (by those means pain is) prevented, it is found to return " Book 1, Sutra 2

Sans retomber dans le sommeil bramant de Brâhma ! Non, pas ça. Pas de cet 1 bévue à moins qu’il ne s’aile amour… que le corps, oui la vérité au corps… ]

- La vérité au corps ?

-Être pris par sa vérité, la vérité, Logos / Dabar qui descend dans le corps, et le corps parle. Il cesse de se machiner, il se fait « sans organes », corps subtil, matière pure (et non esprit volatile) Pour arriver à ça il ne faut plus espérer. Il faut en avoir fini avec les promesses et la kyrielle des « tu dois », en finir avec la volonté (positiver etc).

Hillman: « depression lets you live down at the bottom. And to live down at the bottom means giving up (…) "light at the end of the tunnel" No light fantasy, and the, the depression at once becomes less dark. No hope, no despair. That message of hope only makes hopelessness darker. It’s the greatest instigator of the pharma industry ever ! »

Oui, la descente aux enfers, pour une saison, le rêve et le monde souterrain, Perséphone, et le cauchemar, Pan, et la vieillesse et ses nuits remplies de démons du souvenir…ophialtes et un par un, dans la sphère parole corps mettre entre parenthèses … ce qui résiste à cette descente, à ce growing down / break down qui devient un break through… qu’à cette condition

Revisiter le quotidien, prendre soin de Psyché …j’ai indiqué … les contes pour ne pas dormir debout, et bien, oui, retrouver les « mythes » qui nous agissent « pathologiquement » (pathein : éprouver). Ficin à la Renaissance avait retracé une « carte » de l’imaginal… reprendre ce travail et descendre dans la « matière »…
La solution du côté de Satprem ?
Pourtant …
Ha ! Satprem, bon vieux Satprem, si on ne retombe pas avec lui chez Madame Richard Alfassa, que la Mère est 9, 10 mahavidhya, en nous arbre de la connaissance, c’est fou ce qu’on peut faire avec Satprem ! Satprem plus près que tous les bonimenteurs philosophes universitaires et les autres du vérité show, entièrement voué à cette Décision (destinante) que nous indiquait (à prendre) le 20ième siècle avec toutes ses horreurs. Des horreurs qui n’étaient pas des erreurs mais il fallait constater :  "The age of adventures is over.
Even if we go to the seventh galaxy, we will go there helmeted and computerized, and nothing will change, we will find ourselves exactly as we are : helpless children in the face of death" "The most important happening of the sixties is not the trip to the moon, but the "trips" of drugs, the student restlessness throughout the world and the hippy migration – but where could they possibly go , There is no more room on the teeming beaches, no more room on the crowded roads, no more room in the growing anthills of our cities. We have to find a way out elsewhere."  Within ourselves!

Nous étions encore au tout début de la FIN.

© ARG 2004-5 révision Year of fire 132.

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